Les Själlösa

Les Själlösa (aussi connus sous le nom de « voleurs de corps » ou « fantômes pourpres »)

Près des bords de l’Océan, dans la partie Est de Moriagor, on peut apercevoir parfois des êtres translucides, à forme humaine, qui semblent disparaître dès que le regard tente de les fixer. Ce sont les Själlösa. Ces entités que l’on pourrait qualifier de « fantômes » sont en fait les esprits des pauvres gens que les soldats de Moriagor ont torturés pendant des années. Nombreux furent ceux qui périrent de ces souffrances, et qui crûrent trouver le repos dans la mort. Mais ils se trompaient. Par un sort puissant, les mages de l'ordre de Golgath empêchèrent ces âmes de quitter la terre et les asservirent.

Ces esprits ne tardèrent pas à sombrer dans la folie et devinrent des machines à tuer sans cœurs et sans âmes, qu’une simple épée ne pouvait défaire. Les Själlösa rejoignirent donc les rangs sombres de l’armée de Moriagor, marchant sans but, sans raison, condamnés à obéir pour l’éternité.

Cependant, certains d’entre eux résistèrent mieux à la folie, et eurent le temps de s’échapper. Ils se réunirent près de l’océan, se confondant avec la brume. Mais privés de corps et détruits par les tortures, ils perdirent aussi peu à peu la raison. Au fur et à mesure, seule la vengeance semblait encore les animer, et ils devinrent plus violents que jamais, attaquant aussi bien les innocents que les soldats noirs.

Trouvant dans le brouillard et l’écume une nouvelle façon de se mouvoir, de se cacher, et de se régénérer, les Själlösa dits « sauvages » sont les plus dangereux. Les plus téméraires s’aventurent parfois jusqu’aux rivières et autres lieux de passages, comme les montagnes, par exemple, car la brume qui les entoure leur fournit un parfait repaire. Les autres, plus craintifs, mais aussi plus « dégénérés » reste près des côtes, à attendre on ne sait quoi. Il arrive parfois que certains se dissolvent dans l’écume et disparaissent à jamais, et de par leur état mental, on sait que la race des Själlösa est vouée à une mort certaine.

Ainsi, il faut se méfier lorsque l’on voyage près des rivières, lorsque le temps est brumeux. Si par malheur vous distinguez dans le brouillard une forme évanescente, courez à toutes jambes vers un endroit plus lumineux et plus dégagé. Ils ne pourront vous suivre. Cependant, si vous voyez sortir de votre bouche une haleine violacée, alors, il est trop tard : c’est le signe qu’ils vous ont attaqué. Dans leur langue, ils nomment cet acte « lilan andas », le « souffle pourpre ». C’est par cette magie qu’ils tentent de retrouver un corps en le volant aux vivants. En vain. Ils s’insinuent dans les tissus et les organes vitaux, croyant survivre, mais provoquent du même coup des dégâts irréparables à l'interieur de leurs victimes, causant leur mort. A ce jour, aucune façon de résister à cette attaque n’a été trouvée, la seule chance de survie est de maîtriser les magies les plus puissantes.