Les contes et légendes perdus du monde d'Illion
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.

Les contes et légendes perdus du monde d'Illion

Ici seront racontés les contes perdus du monde d'Illion
 
AccueilAccueil  PortailPortail  RechercherRechercher  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
-29%
Le deal à ne pas rater :
PC portable – MEDION 15,6″ FHD Intel i7 – 16 Go / 512Go (CDAV : ...
499.99 € 699.99 €
Voir le deal

 

 La marche d' Haertüyn

Aller en bas 
2 participants
AuteurMessage
Haertüyn
Aprentit Aventurier
Haertüyn


Masculin
Nombre de messages : 19
Age : 33
Race : Humain
Particularités : Demi Démon
Métiers : Aucun
Date d'inscription : 02/10/2008

La marche d' Haertüyn Empty
MessageSujet: La marche d' Haertüyn   La marche d' Haertüyn EmptySam 4 Oct - 6:01

Cela faisait déjà trois longs jours que le pauvre Haertüyn essayait en vain de franchir l’imprenable frontière que formaient les hauts sommets. Il se sentait de plus en plus faible et désemparé. Il avait chevauché tout le long de la chaîne montagneuse afin de trouver un passage, un morceau de roche qui pourrait caché une entrée…mais il n’y avait rien, c’était toujours la même succession de surface inégales et grisâtres. Il errait donc, impuissant, suffocant à la chaleur du jour, et tremblant sous la lueur glacée de la lune. Dans sa tête, il comptait les heures…encore une journée de plus qui le rapprochait du trépas.
Lorsqu’il se réveilla le lendemain, il constata avec désespoir que le cheval, seul compagnon qui lui restait, s’était enfuit. Poussé par l’instinct, la pauvre bête avait du tenter de retourner à Hroll’Archn. A présent complètement seul, il savait qu’il ne pourrait plus tenir très longtemps. Un bruit se fit entendre : son ventre se rappelait à son bon souvenir. Il avait très faim. Il se leva sur ses faibles jambes se mit à la recherche des rares bêtes qui peuplaient le désert. Au détour d’un buisson sec, il vit un lapin des dunes, plutôt maigre, mais dont la viande lui ferait le plus grand bien. Il s’arma d’un grand caillou, seule « arme » dont il disposait dans cette étendue de sable. Il guetta le gibier, visa et lança sa pierre. Il rata sa cible de justesse, et celle-ci se mit à détaler. Mû par sa faim, le jeune homme courut à sa poursuite.
La bête était faite : elle fonçait droit sur les montagnes. Un sourire féroce et affamé aux lèvres, il se précipita en direction de la boule de poils blanche qu’il distinguait devant lui, mais à sa grande surprise, celle-ci disparut subitement, là où elle aurait dû se retrouvé acculé. Ebahi, Haertüyn tâta la pierre comme pour s’assurer qu’elle était bien solide, et un grondement se fit entendre : un pan de roche se déplaça légèrement, juste assez pour qu’un homme de taille et de corpulence moyenne puisse y entrer. Avec une hésitation, il se demanda s’il devait entrer. Il sentait sur son visage le souffle frais de la grotte, là où le soleil n’entrait jamais. Il sentit aussi une odeur douceâtre et quelque peu…enivrante, l’odeur de la mort. Il secoua vigoureusement la tête, comme pour chasser cette dernière pensée. Apres tout, qu’avait il à perdre ? S’il restait dans le désert, la chaleur, la faim et la soif le consumerait. Autant entrer ici, et essayer de sortir. Peut être ce passage traversait il les Montagnes… Avec un frisson, il pénétra dans la roche qui l’avala, telle la bouche béante d’un gigantesque monstre…

La première chose qu’il vit avec la faible lueur que projetait le soleil, c’était le lapin, qui s’était précipité vers sa mort : il avait dévalé la pente rocailleuse qui descendait depuis l’entrée pour venir se fracassé quelque mètres plus bas. Il s’en était fallut de peu pour que Haertüyn ne subisse le même sort. Heureusement, il se rattrapa à un rocher lorsqu’il sentit le sol se dérober sous ses pieds. Il descendit précautionneusement jusqu’au corps du lapin, qu’il entreprit de dépecer avec les moyens du bord. La première bouchée de cette chair dure et crue failli le faire vomir, mais il avait trop faim pour s’en soucier. Une fois son repas de fortune avalé, il regarda autour de lui, essayant d’accoutumer ses yeux à l’obscurité étouffante des lieux. Derrière lui, un autre grondement : la roche se refermait, l’emprisonnant. Haertüyn paniqua en voyant les dernières lueurs disparaître. Il se retrouva dans l’obscurité, en proie à une terreur sans nom. Lorsqu’il eut réussi à calmer les battements de son cœur, il s’aperçut qu’il n’était pas tout à fait plongé dans les ténèbres : une vague lueur bleutée semblait émaner des parois de la grotte. Il s’approcha avec méfiance, et vit que certaines pierres diffusaient une lueur froide. Au moins, il n’avancerait pas complètement à l’aveuglette. Il se mit donc en marche.
Dès les vingt premiers mètres, il se trouva face à un croisement. Que devait il faire ? Il décida de tourner à gauche. Il parcourut une courte distance, suivant le chemin instable qui serpentait à qui mieux mieux, et se vit obligé de faire demi tour : c’était un cul de sac. Il retourna sur ses pas et constata avec effroi qu’un des chemins, celui de droite, s’était condamné pendant son absence. Se pouvait il que la grotte puisse bouger d’elle-même ? Si c’était le cas, alors il y avait tant de combinaisons, tant de voies possibles à emprunter…Haertüyn continua donc tout droit, en espérant qu’un mur n’allait pas se dresser sur son chemin comme par enchantement.
Il arriva ensuite dans une sorte de salle creusée à même la roche. Il fut étonné de trouver en ce lieu souterrain un passage aussi vaste. Mais ce qui le surprit le plus, ce fut la présence de végétation : des herbes d’un vert presque noir poussaient ici, s’accrochant comme du lierre jusque sur les parois. Il les examina, inquiet, puis vit ce qui avait servi d’engrais à un tel champs : sous les herbes, on distinguait encore des bouts d’os, et la nature s’était servis des chairs pourrissantes des morts pour croître. Le jeune homme se releva d’un bond. Quelle horreur ! D’autres avaient trouvés le trépas en ce lieu sombre. Il ne voulait pas servir de nourriture pour les ronces. Il se remit en marche, lorsqu’une odeur acre se fit sentir. Cela semblait monter directement des herbes. Haertüyn suffoquait : les miasmes se répandaient dans la salle et commençaient à l’étouffer. Il couru vers l’endroit d’où il était arrivé, mais un pan de roche coulissa, lui interdisant toute retraite. Il se retourna, paniqué, et compris qu’il lui fallait traverser cette végétation meurtrière. Inspirant une dernière fois, il retint son souffle et se précipita vers l’autre bout de la salle. La tête commençait à lui tourner, mais il s’accrocha et continua sa course, avec l’impression que ses poumons étaient en feu. Il parvint tant bien que mal à déboucher dans un couloir où l’air redevenait respirable. Il s’effondra au sol et inspira à grande goulée, l’air froid lui brûlant encore plus les poumons. Il toussa, sentit les larmes lui monter aux yeux, et en boule contre la roche froide et humide, il se mit à pleurer comme un enfant.
Apres avoir repris ses esprits, il vit que le chemin continuait vers la droite. Avec lenteur, il avança, se tenant aux murs de la grotte. Il y sentit de l’eau. Une eau pure et froide, de l’eau de source qui ne semblait pas être nocive. Il se colla à la paroi et lapa les gouttes presque gelées qui couraient le long de celle-ci. En effet, l’eau était pure, et il se sentit un peu mieux, la soif l’ayant tenaillé pendant de nombreux jours. Revigoré par cette fraîcheur, il se sentit plus sur de lui et suivit le couloir. Il essayait de ne pas repenser aux cadavres de la salle aux herbes. Combien de personnes avant lui avaient tenté de survivre en ce lieu ? Tout à ses pensées, il marcha une longue heure, et s’aperçut avec rage qu’il avait tourné en rond. Il se trouvait à nouveau devant le triple croisement du départ. Il rebroussa chemin et vit qu’en effet il avait raté une ouverture sur l’un des cotés du couloir qu’il avait arpenté précédemment. Il s’y engagea, remarquant avec inquiétude que la lumière se faisait rare. L’obscurité l’engloutissait petit à petit, et il n’y pouvait rien. Lorsqu’il se retrouva dans le noir complet, il s’arrêta, ne sachant où poser le pied avec sûreté. Apres tout, le sol pouvait être glissant ou même s’effondrer sous lui ! Il s’assit donc, et la tête dans les mains, il réfléchissait. Il n’y avait pas d’autres chemins, à part si celui de droite qui s’était muré de lui-même était de nouveau ouvert. Il lui fallait donc continuer dans cette direction. Seulement, sans lumière, cela équivalait à un suicide. Il sentait le goût amer de l’angoisse lui monter à la gorge. Non, il ne fallait pas céder à la peur. Il respira un grand coup, ferma les yeux et se calma.
C’est alors que sous ses paupières il vit une clarté presque aveuglante. Il ouvrit difficilement les yeux, et vis avec stupeur et émotion le fantôme de sa mère se diriger vers lui.
« N’ai pas peur, mon fils. Je vais te guider. Il faut que tu vives. Suis moi. »
La même voix, le même sourire réconfortant. Les larmes venaient. Il se releva à la hâte et suivit l’apparition. Celle-ci glissait avec légèreté dans les sombres couloirs. Il poursuivit le spectre, troublé au plus haut point. Sa mère accélérait dans les corridors, sans se soucier des éboulis, tandis que lui devait assurer ses pas à chaque avancée.
« Mère ! Attends moi ! Cria t’il.
- Nous n’avons pas le temps d’attendre. Chaque minute ici te sépare du monde. Viens. »
Il trébuchait sans cesse, courant à perdre haleine pour ne pas perdre de vue l’ectoplasme et sa lueur salvatrice. Parfois, il ne voyait qu’un faible rayonnement qui tournait au détour d’un chemin, et il s’essoufflait, tentant de maintenir le rythme. Il tourna lui aussi lorsqu’une voix dans sa tête lui hurla de s’arrêter. Son corps se stoppa brusquement, et il avait bien fait : une fosse immense et plus profonde que le désespoir s’ouvrait à a peine un mètre de ses pieds. Il regarda le fantôme sans comprendre et vit avec horreur le visage que celui-ci offrait désormais à sa vue : des traits hideux et ricanants, des yeux globuleux et fous qui le regardaient avec une malice démoniaque, et une bouche bavante et tordue par un rire dément. Plus rien à voir avec le tendre visage de la défunte. Le rire se répercuta contre les parois, et l’esprit disparut, ne laissant derrière lui que ce son diabolique. A genoux près du gouffre, Haertüyn poussa un cri de haine, de désespoir et de fatigue, plus puissant que le fracas d’une cascade et qui venait du fond de ses entrailles. Ce hurlement se répéta inlassablement, amplifié par la roche. Il couvrit l’affreux ricanement et soulagea le jeune homme à la gorge serrée. Les pierres bleues de la grotte rendirent leur lumière : il était temps de continuer.
Revenir en haut Aller en bas
Kafyrnhatol le noir
Aventurier
Kafyrnhatol le noir


Masculin
Nombre de messages : 159
Age : 74
Race : Mage noir
Particularités : Méphitique et Pénétrant
Métiers : Balayeur d'entre-colonnade à temps partiel
Date d'inscription : 06/11/2005

La marche d' Haertüyn Empty
MessageSujet: Re: La marche d' Haertüyn   La marche d' Haertüyn EmptySam 4 Oct - 10:26

A genoux près du gouffre, Haertüyn poussa un cri de haine, de désespoir et de fatigue, plus puissant que le fracas d’une cascade et qui venait du fond de ses entrailles. Ce hurlement se répéta inlassablement, amplifié par la roche. Il couvrit l’affreux ricanement et soulagea le jeune homme à la gorge serrée. Les pierres bleues de la grotte rendirent leur lumière : il était temps de continuer.


Un fracas effroyable agita la grotte et un pan de mur boucha l’intégralité de l’excavation juste derrière lui. Cette fois la grotte se refermait juste à coté de lui, ce n’était pas passé loin, de plus il avait cette fois entendu le fracas de l’éboulement contrairement à la première fois ou rien n’avait été audible. En tout cas il était forcé de continuer quel que soit les risques… Un gouffre devant… de la pierre derrière… il ne restait plus qu’à escalader pour remonter. Ou mourir sur ce pan de rocher perdu… Haertüyn fit rapidement son choix, le précipice s’enfonçait vers des profondeurs insondées et il était presque sur d’avoir vu une lueur magmatique au fond de l’abime. Il commença à escalader vers le haut, dans l’espoir de trouver un chemin pour s’éloigner du gouffre. Ce n’était pas de la tourte de courge, la plupart du temps la paroi était verticale et quand elle ne l’était pas elle comportait des pythons auquel il fallait s’accrocher en sautant. Ses mains était toute écorchées quand il arriva finalement a une arête praticable. Un couloir semblait mener loin de l’abîme, et un tas de sable imposant reposait au bord du gouffre. Haertüyn en déduit qu’il devait y ‘avoir des mineurs dans les environs ce qui était étrange, l’endroit ne semblant pas vraiment s’y prêter…

Il marcha dans un couloir pendant un petit moment et arriva dans ce qui semblait être l’endroit ou avait eu lieu l’éboulement qui l’avait condamné à grimper pendant la moitié de la journée. Une ambiance pesante planait sur l’endroit, comme un sentiment d’être en danger permanent. Son instinct lui disait de partir en vitesse de ce lieu. Les roches étaient encore instables. Un rocher imposant roula jusqu'à lui et s’arrêta à ses pieds. Haertüyn avait l’impression que le tas de pierre résultant de l’éboulement était en train de se soulever, un bruit sourd s’en élevait et deux autres rochers vinrent rouler vers lui. Il se tenait sur ses gardes, tout les sens en alerte. Il devenait de plus en plus clair que quelque chose allait sortir de ce tas de rocher. Et quoi que ça puisse être ça avait survécu à la chute de toutes ces roches. Ça devait être puissant, très puissant. Haertüyn espérait de tout son cœur qu’il aurait à aider cette créature et pas à la combattre. Un pan de roche énorme roula du tas vers lui qu’il évita. Une mandibule de diamant apparut se posa sur une pierre et assura sa position avec fermeté. Elle déploya son effort et alors apparut sortant de la roche comme un nageur sort de l’eau le corps gigantesque d’une araignée qui ne semblait pas dans le meilleur de sa forme, mais dont le regard ne laissait aucun doute sur ces intentions. Quelque chose de chaud et de volumineux enfla dans la gorge de Haertüyn, il semblait bien que ce soit la panique.
Revenir en haut Aller en bas
http://sassoulas.hmpc.club.fr/ancalagon/index.htm
Haertüyn
Aprentit Aventurier
Haertüyn


Masculin
Nombre de messages : 19
Age : 33
Race : Humain
Particularités : Demi Démon
Métiers : Aucun
Date d'inscription : 02/10/2008

La marche d' Haertüyn Empty
MessageSujet: re   La marche d' Haertüyn EmptySam 4 Oct - 12:47

Un rocher imposant roula jusqu'à lui et s’arrêta à ses pieds. Haertüyn avait l’impression que le tas de pierre résultant de l’éboulement était en train de se soulever, un bruit sourd s’en élevait et deux autres rochers vinrent rouler vers lui. Il se tenait sur ses gardes, tout les sens en alerte. Il devenait de plus en plus clair que quelque chose allait sortir de ce tas de rocher. Et quoi que ça puisse être ça avait survécu à la chute de toutes ces roches. Ça devait être puissant, très puissant. Haertüyn espérait de tout son cœur qu’il aurait à aider cette créature et pas à la combattre. Un pan de roche énorme roula du tas vers lui qu’il évita. Une mandibule de diamant apparut se posa sur une pierre et assura sa position avec fermeté. Elle déploya son effort et alors apparut sortant de la roche comme un nageur sort de l’eau le corps gigantesque d’une araignée qui ne semblait pas dans le meilleur de sa forme, mais dont le regard ne laissait aucun doute sur ces intentions. Quelque chose de chaud et de volumineux enfla dans la gorge de Haertüyn, il semblait bien que ce soit la panique.



Déjà fatigué et terrorisé par son périple dans cette maudite grotte, il ne manquait vraiment plus que cela. Il regarda avec effroi le gigantesque arachnide. Il était seul, minuscule, sans aucune arme. Mais il était rapide. Cependant, cela pouvait il lui être utile ? En une enjambée, le monstre couvrirait plus de surface que lui en une seule course. Mais il ne devait pas mourir. Il avait promis.
L’araignée le jugeait du regard, une sorte de sourire dans ses huit yeux. Elle devait se régaler d’avance. Elle était supérieure, elle le savait. Haertüyn la vit s’avancer lentement, lui tourner autour un moment avant de s’arrêter. Plus un seul bruit ne se fit entendre, il n’y avait plus que cette araignée et lui. Il sentait que l’attaque était imminente. Il faudrait être rapide, esquiver…un seul coup de mandibule de cette chose, et s’en était fini de lui. Avec une sorte de crissement, l’araignée frappa. Roulant sur le sol avec un mouvement disgracieux, il vit avec horreur la mandibule surdimensionnée frapper le sol à quelques centimètres de lui. Il se releva, cherchant des yeux un endroit qui lui assurerai un peu de répit. Il fallait réfléchir, mais son adversaire ne semblait pas vouloir lui en laisser le temps. Il évita un autre coup avec chance. Paniqué, il courut le long des parois afin de trouver une issue. Il tâta le roc, surveillant d’un œil affolé le moindre geste du monstre. Rien ne semblait pouvoir lui offrir un tant soit peu de répit, il n’y avait que cette pierre, froide comme la mort. L’araignée, elle, semblait s’amuser de le voir chercher ainsi. Le voir lutter ainsi était très drôle.
De ses mains déjà abîmées, Haertüyn trouva un roc auquel il pouvait s’agripper pour être en hauteur. De plus, il se situait sous une sorte de petite niche assez étroite, que les mandibules de la bête ne pourraient atteindre. Avec toute l’énergie du désespoir, il grimpa le plus vite qu’il le put, peinant et suant. La créature le regarda faire, amusée. Il se réfugia dans l’abri de fortune et reprit son souffle. Il ne pouvait lutter contre une telle monstruosité. Cette dernière vit l’endroit où il se trouvait, compris qu’il était hors d’atteinte de ses pattes. Alors, de sa démarche lente et sûre d’elle-même, elle escalada à son tour la paroi, ce qui pour elle représentait un effort minime, se rapprocha et observa le jeune homme, comme pour lui signifier qu’il était coincé, et elle entreprit de tisser sa toile sur la paroi, afin d’emprisonner le jeune homme dans son refuge. Horrifié, il la vit commencer son ouvrage. Il se retrouva pris au piège dans une masse blanchâtre et gluante qu’il n’osait toucher de ses mains. Cette masse était plus résistante que de l’acier. Haertüyn essaya en vain de lancer des roches dessus pour la percer, mais c’était sans effet. L’araignée le regarda faire. A l’intérieur du piège, il suffoquait. Depuis son enfance, il avait une grande peur des endroits clos, pour lui, c’était comme si les murs se rapprochaient pour l’écraser, inéluctablement. L’angoisse le saisit, et il lutta contre cette sensation d’étouffement avec toute la force qu’il lui restait. Il fut pris de spasmes terribles. Par la faute d’un mouvement incontrôlé de son bras, il s’englua dans la toile. Plus il bougeait pour s’en défaire, plus il s’immobilisait. Cette fois, il renonça à combattre la terreur. Il laissa échapper un cri surhumain, mélange de peur et de désespoir. L’onde de son cri sembla flotter dans les airs, comme suspendue, puis une sorte de vrombissement se fit entendre. A sa grande surprise, la toile vibra et se désintégra entièrement. Le monstre eut un regard surprit, et il le fut encore plus quand Haertüyn, qui tomba lorsque la toile disparut, s’écrasa sur son dos. « Au plus près du danger, tu peux encore vivre, au prix de ta terreur » lui avait un jour dit l’ancien de Hroll’Archn. Et là, c’était le cas. L’araignée bougea en tout sens pour essayer de désarçonner le gêneur, se contorsionnant et ruant comme un diable. Haertüyn s’agrippa du mieux que le lui permettaient ses doigts endoloris, le corps diamanté et lisse de la créature n’offrant presque aucune prise convaincante. Que pouvait il faire ? Il rampa près de la tête de la créature, tentant de ne pas tomber. En voyant la face hideuse en dessous de lui, le jeune homme eut alors une idée. De toutes ses forces, il frappa l’un des yeux de l’araignée, espérant de tout son cœur que la douleur lui donnerai un peu de temps, ou au mieux que son ennemi abandonnerait le combat. Son poing creva le globe oculaire avec un bruit repoussant. Un flot de sang noir se déversa, et l’araignée poussa ce qui devait être un cri de douleur. Haertüyn lui aussi criait de douleur : le fluide écoeurant qui avait coulé lui avait sévèrement brûlé la main. D’un brusque mouvement, le monstre envoya valser le jeune homme à terre. Elle le regarda de son œil mort, défigurée par la rage, ses mandibules écumantes. Haertüyn, sonné par la douleur et la chute, n’eut pas le temps d’échapper au coup qu’elle lui porta : ses crochets se plantèrent dans son avant bras, déchirant peau et muscles. Dans une grande éclaboussure écarlate, il vit son sang se répandre. L’araignée eut comme un sourire satisfait qui sembla se figer. Grimaçant de douleur, serrant son membre mutilé, il se releva. L’araignée était vraiment paralysée. Le sang maudit du jeune homme l’avait touchée, et il semblait que celui-ci ait quelques pouvoirs.
Haertüyn, en pleurs et souffrant le martyre, s’éloigna en rampant sur le sol, le plus loin possible de la bête. Il n’était pas de taille, et il ne savait combien de temps la bête allait rester immobile. Il essaya de stopper le flot de sang en fabriquant un garrot de fortune avec sa chemise, entreprise qui ne réussit pas totalement. Il avait perdu beaucoup de sang, cela faisait des jours qu’il n’avait pas manger correctement, son périple dans le désert puis dans la grotte l’avait fortement affaibli… il tomba sur le sol lourdement. Sa vue commençait à se brouiller, et il vit le corps de la créature frémir. C’était fini, il allait mourir ici, dévoré par une araignée folle furieuse. Il sanglota, pensa à sa mère, et ferma ses paupières. C’est alors qu’il entendit un bruit, des mots parlés dans une langue inconnue. Il rouvrit avec peine ses yeux et dans le brouillard de ses larmes, il distingua la silhouette floue d’un personnage vêtu de noir…
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé





La marche d' Haertüyn Empty
MessageSujet: Re: La marche d' Haertüyn   La marche d' Haertüyn Empty

Revenir en haut Aller en bas
 
La marche d' Haertüyn
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Les contes et légendes perdus du monde d'Illion :: La grande Bibliotèque des Contes et Légendes d'Illion :: Contes de Moriagor-
Sauter vers:  
Ne ratez plus aucun deal !
Abonnez-vous pour recevoir par notification une sélection des meilleurs deals chaque jour.
IgnorerAutoriser