Haertüyn, le Cavalier triste

La première chose dont Haertüyn se souvint, ce fut d’un cri. Il venait de naître, et au hurlement de sa mère se mêlait celui qui s’élevait de sa gorge. Comment pouvait il se rappeler d’une telle chose, il ne le savait pas.
Son enfance fut heureuse, lui qui vivait parmi les humains, dans le village de Hroll'Archn, situé grand Désert, par delà les Montagnes Infranchissables, loin des querelles et soucis magiques. Cependant, une ombre semblait toujours recouvrir le beau visage de sa chère mère. Derrière son sourire, un chagrin grondait, comme un orage au loin. Mais lorsqu’on est un enfant, aussi perspicace que l’on puisse être, certaines choses sont incompréhensibles…
Il grandit donc, appris l’art du chant et du combat. Sa vie était paisible, mais ses nuits étaient peuplées de songes d’une noirceur inexplicable. Des rêves de sang, de mort et d’occultisme…il en parla à sa douce mère, mais elle ne put lui en apprendre davantage. Ses cauchemars lui gâchant ses nuits et le rendant taciturne, renfermé et de mauvaise compagnie, il préférait s’isoler. Haertüyn pensait souvent au reste du monde qui se cachait derrière les montagnes. Il voulait découvrir les vastes plaines qui s’étendaient par delà les sommets.
Les années passaient, et les cauchemars se faisaient de plus en plus insistants. Le jour de son vingtième anniversaire, il se réveilla en sursaut, et s’aperçu que tout son corps avait changé : son visage s’était affiné, ses cheveux avaient poussés, la couleur de ses yeux n’était plus la même… il s’était comme… féminisé. Le beau jeune homme était à présent un andorgyne. Il cria jusqu’à que sa mère vint le rejoindre. La transformation de son fils ne l’étonna pas. « Le temps était venu ». Voila tout ce qu’elle lui dit. Apres un long silence ponctué par les gémissements du jeune homme, qui n’en était plus tout a fait un, elle lui expliqua le secret qu’il avait décelé pendant sa jeunesse, cette ombre sur le front de la jeune femme.
Haertüyn était le fruit de l’union de sa mère et d’un démon de Moriagor. Le monstre l’avait séduite par de belles paroles et une apparence magnifiée. Il avait suffit d’une nuit, et l’enfant avait été conçu. Le démon était repartit dans un ricanement en révélant ses origines à la jeune femme abasourdie. Elle avait dissimulé sa grossesse comme elle l’avait pu, se cachant du regard des villageois. Puis le bébé était né, sans aucun signe de son sang démoniaque. Cependant, elle savait qu’un jour ou l’autre, les noires origines du garçon éclaterait au grand jour. Et ce jour était arrivé. Ils devaient s’enfuir, sinon les habitants du village les tueraient. Ils se préparèrent donc au départ.
Malheureusement, leur projet fut avorté lorsque la vieille sage les surprit. Elle huma le sang maudit, alerta les hommes et ils furent bannis de Hroll'Archn, condamnés à errer dans le grand Désert, avec pour seul compagnon un cheval sur lequel ils eurent le droit de charger de maigres provisions. Ils partirent donc, sous les regards méprisants des habitants. Au fond d’eux, la mère et le fils savaient qu’ils ne survivraient pas, car quand bien même ils survivraient à la faim et à la soif, ils ne pourraient franchir les montagnes pour trouver une forme de vie capable de les aider.
Ils parcoururent les étendues de sables brûlantes pendant de longs jours, la nourriture se faisant rare, leurs forces s’amenuisant…au cours du neuvième jour, une tempête de sable dévastatrice les frappa de plein fouet, projetant le cheval et ses cavaliers au loin. Haertüyn ne subit que de simples contusions grâce à son sang démoniaque. Le cheval s’en sortit aussi, mais sa mère…elle retomba lourdement de nombreux mètres plus loin, et le jeune homme eut juste le temps de l’entendre prononcer ses derniers mots : « survit et venge nous ». Il pleura trois jours durant sur le corps de la défunte, puis l’enterra pour le protéger des charognards. Il respecta le deuil de vingt jours, l’accompagnant de prières et de chants qu’on lui avait appris au village. Fatigué et malheureux, il se remit en selle et arriva au pied des Montagnes.
Comment il avait tenu jusque là ? Sans aucun doute par la force du fluide maudit qui coulait en lui. Mais demi démon ou pas, les montagnes n’allaient pas s’ouvrir devant lui. Il chercha comment passer, mais en vain. La nuit tombait, et le jeune homme sombra dans l’inconscience…

Salut à toi, Haertüyn, cavalier triste...

Je ne peux pas te dire autre chose que bienvenue en Illion ! Ta candidature pour ton personnage est accepté avec joie... Elle est pleine de promesse, tu as réussi à créer un personnage très intéressant, original, et qui, du moins la suite nous le confirmeras, ne devrais pas avoir trop de mal à s'ancrer dans le monde d'Illion...

Juste un petit détail, baptise ton village natal, on pourras le situer sur la carte , le choix du nom t'appartient, tu l'as bien mérité !

Tu débuteras ton conte dans la section Contes de Moriagor, pour une question de géographie (étant doné que le passage des montangnes infranchissables mènent à Moriagor...)

Commence le très vite, j'ai hâte de voir les aventures de ce cavalier prometteur...

Peut-être qu'un jour, qui sait, croisera t-il le vieux visage d'un mage fou qui lui adressera un sourire à faire frémir la plus noire des ombres et...

Bonne chance...

La quête de vengeance l'animera plus longtemps que l'essence les Toyota du monde réel celui la...
Allez, rendez vous au prochain contrôle technique.